Conférence : Refaire l’Armée française et libérer la France, des deux rives de la Méditerranée à l’Allemagne (1943-1945)

L’École Nationale Supérieure Maritime a le plaisir de vous inviter à la conférence « Refaire l’Armée française et libérer la France, des deux rives de la Méditerranée à l’Allemagne (1943-1945) » de Tristan Lecoq, Inspecteur général (histoire-géographie), membre de l’Académie de Marine, membre associé de l’Inspection générale des Affaires maritimes.

« Refaire l’Armée française, du début de l’année 1943 à la Victoire en 1945, c’est se placer au confluent de trois questions. Refaire une armée pour libérer le pays : c’est la dimension militaire et interalliée de la Libération ; refaire l’Armée de la République : c’est la question de l’« outil » militaire, aux ordres du pouvoir politique ; refaire l’Armée de la France, c’est refaire un instrument d’une puissance à reconstruire.

L’Armée est en effet avant tout un instrument politique, aux ordres d’un pouvoir politique, au service de la politique d’un Etat. C’est le cœur de l’exercice de la souveraineté et donc des moyens de celle-ci. « La défense ! C’est là en effet la première raison d’être de l’Etat. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même » dira le général De Gaulle à Bayeux, le 14 juin 1952.

Refaire l’Armée, c’est donc bien refonder un outil militaire. Libérer la France et marcher sur le Rhin, c’est se servir de l’Armée comme d’un instrument politique, même si celui-ci est intégré dans une coalition. La question d’un contrôle opérationnel des troupes françaises par le commandement allié est au confluent de ces deux versants d’une même complexité politique, militaire et guerrière : c’est celle de la dépendance, de l’interdépendance, de l’indépendance militaires de l’Armée française au combat, entre 1943 et 1945.

Charles De Gaulle Discours et messages Tome II Dans l’attente 1946-1958 Paris, Plon 1970 p.527.